
Alimentation enrichie: Idées simples pour enrichir l’alimentation d’une personne âgée.
L'alimentation enrichie est une solution face à la perte d'appétit. Voici comment et quand enrichir l'alimentation d'une personne âgée.
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Par Shamyroko Fo-Siong
6 minutes de lecture
A partir de 65 ans, la dénutrition, pathologie pourtant très fréquente, est un risque souvent sous-estimé. L’avancée en âge, la perte d’appétit, les maladies chroniques ou encore l’isolement peuvent entraîner une baisse des apports alimentaires, parfois jusqu’à mettre en danger la santé. Dans cet article, nous vous aidons à mieux comprendre ce qu’est la dénutrition, comment l’identifier et surtout, comment réagir pour la prévenir ou la prendre en charge efficacement.
La dénutrition se caractérise par une perte de masse maigre (le muscle) et une perte de masse grasse. Cela entraine une perte de poids involontaire qui résulte de :
Un déficit d’apport
Via une baisse des consommations par exemple
Une augmentation des dépenses de l’organisme
En cas de pathologie par exemple
Une mauvaise/moins bonne absorption des nutriments
En cas de pathologie digestive par exemple
Ce déséquilibre nutritionnel entraine des effets délétères sur le corps. Cela se manifeste par une altération des capacités physiques (déplacements qui deviennent difficiles même dans la maison, perte d’énergie, grande fatigue, chutes à répétition, etc.).
Les personnes âgées vivant seules ou en perte d’autonomie. En effet, avec l’âge le goût change, l’appétit diminue, la mastication peut devenir difficile, l’isolement limite les envies de cuisiner ou de manger, etc.
Les personnes atteintes de maladies chroniques (diabète, hypertension cholestérol, cancer, maladies inflammatoires, etc.). La maladie elle-même, les traitements ou l’inflammation peuvent dégrader l’état nutritionnel.
Les personnes hospitalisées ou en convalescence car l’organisme a besoin d’énergie supplémentaire pour se reconstruire. L’hospitalisation entraine souvent de la fatigue, une perte d’appétit, un changement dans les habitudes alimentaires : c’est une rupture dans les habitudes de vie et souvent cette rupture se poursuit lors du retour à la maison (mise en place du portage de repas, difficulté à faire les courses, les repas, fatigue, etc.).
Les personnes en situation de surpoids ou d’obésité. Cela peut être dû à un déficit d’apport en protéine qui peut entrainer une perte musculaire.
En somme, tout le monde peut être en situation de dénutrition ou à risque de dénutrition, il n’y a pas de « profil type ». Si vous avez un doute vous concernant ou un de vos proches, nos diététiciennes peuvent vous accompagner.
Une mauvaise absorption des nutriments : certaines maladies (Crohn, insuffisance pancréatique, etc.) limitent la capacité de l’organisme à assimiler correctement les nutriments
Des facteurs sociaux ou psychologiques (isolement, dépression, situation précaire, etc.) peuvent réduire la variété et la quantité des repas voire diminuer l’envie même de s’alimenter.
Si vous constatez un ou plusieurs de ces signes, contactez votre médecin traitant. Nos diététiciennes peuvent également vous accompagner.
Une perte de poids rapide et inexpliquée sur quelques semaines. Toute perte de poids supérieure à 2kg en 1 mois ou supérieure à 4kg en 6 mois doit vous alerter.
Des vêtements qui deviennent trop grands, la ceinture qu’il faut resserrer plus qu’avant, le changement de taille des protections hygiéniques.
Une fatigue durable et une diminution de la force dans les gestes du quotidien, pouvant entraîner une perte progressive d’autonomie.
Quelques exemples de situation
“Avant je marchais tous les soirs après le dîner, maintenant je n’ai plus l’énergie d’y aller.”
“Je cuisine des repas rapides car je fatigue vite à rester debout pour cuisiner.”
“Je ne peux plus porter mes sacs de courses, même les plus légers.”
Une baisse de l’appétit ou une réduction des apports alimentaires, pouvant se traduire par des repas sautés, le refus de certains aliments, etc.
Quelques exemples de situations
“Le soir, je me fais potage et yaourt, ça me suffit amplement car je n’ai pas faim.”
“Je ne mange plus de viande car je n’en n’ai plus envie.”
"Je ne fais plus de petit-déjeuner, j'arrive à tenir jusqu’au déjeuner.”
Une fonte musculaire et une dégradation de l’état général visible par une faiblesse des jambes ou une démarche ralentie.
Quelques exemples de situations
“J’ai du mal à me relever de mon fauteuil donc je fais en sorte de moins me lever maintenant.”
“J’ai du mal à monter les 2 marches devant chez moi depuis quelques semaines.”
La dénutrition est diagnostiquée par un professionnel de santé qui se base sur les recommandations de la Haute Autorité de Santé. Des critères bien définis permettent de déterminer s'il y a présence ou non de dénutrition et si c'est le cas de statuer sa sévérité.
La dénutrition peut s’aggraver très rapidement si elle n’est pas prise en charge et entrainer de graves conséquences telles que :
Un affaiblissement du système immunitaire rendant la personne très sensible aux infections et aux virus car les agents de l’immunité sont constitués de protéines (anticorps). Exemples de situations : “je ne fais que tomber malade ces derniers temps, je passe mon temps chez le médecin et à la pharmacie”, “Je suis enrhumé depuis 2 semaines et ça ne passe pas”.
Une augmentation du risque de chute et d’hospitalisations due à la fonte de la masse musculaire. Exemple de situation : “je suis déjà tombée 3 fois depuis ce début d’année, j’ai l’équilibre qui devient fragile”,
Un retard de cicatrisation et une présence d’escarres dû à un effondrement des éléments chargés de la régénération des tissus. Les escarres sont des lésions de la peau et des tissus causées par une pression prolongée sur une zone du corps, souvent au niveau des os. Chez la personne dénutrie, les escarres surviennent plus facilement en raison de la fragilité de la peau et de la fonte musculaire. Exemples de situations : “j’ai une plaie sur le bras depuis 1 semaine et je ne vois toujours pas la croûte se former”, “à force de rester sur mon fauteuil j’ai des marques au niveau du bassin”
Une aggravation des maladies déjà existantes, étant donné que l’organisme est en état d’alerte et a du mal à maintenir ses paramètres de fonctionnement normaux. Exemples de situations : “mon diabète est totalement déséquilibré ces derniers temps alors que je ne mange pas plus sucré que d’habitude”, “mon insuffisance rénale s’est aggravée ces derniers temps même si j'essaye de bien boire”
Toutes ces conséquences sont modélisées avec la spirale de la dénutrition. Plus la dénutrition est prise en charge tôt, plus il est facile pour la personne d’en sortir. À l’inverse, plus elle s’installe, plus sa prise en charge nécessite du temps et des ressources. Cela reste possible ! Vous avez un doute ? Nos diététiciennes peuvent vous aider.
Chez CDIET, nous plaçons l’accompagnement nutritionnel au cœur d’une démarche de soin individualisée. Chaque prise en charge est construite autour de la personne, en tenant compte de son état de santé, de ses habitudes alimentaires et de son mode de vie. Nos diététiciennes s’appuient sur les recommandations officielles, notamment celles de la Haute Autorité de Santé, pour proposer des conseils pertinents, scientifiquement fondés et durables. Pour plus d'informations, consultez notre article détaillé sur le déroulé de nos consultations.
Il est important de consulter dès les premiers signes car la dénutrition se guérit rarement sans l’aide d’un professionnel de santé. Il est recommandé de consulter :
Dès qu’on observe une baisse d’appétit, une perte de poids supérieure à 2kg en 1 mois ou supérieure à 4kg en 6 mois ou une fatigue inhabituelle
Après une hospitalisation ou une convalescence
En cas de portage de repas : en effet, les repas livrés ne sont pas toujours adaptés au goût, à la texture souhaitée ou aux besoins spécifiques tels que l’enrichissement. De plus, le manque de convivialité autour des repas peut réduire l’appétit et conduire à un désintérêt alimentaire.
En cas de faibles revenus : difficulté à acheter certaines denrées et notamment les protéines
En cas de déménagement dans un établissement (EHPAD, résidence autonomie, etc.) ou de changement de mode de vie brutal (perte du conjoint, déménagement, etc.)
En cas de maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson, etc.)
En cas de craintes alimentaires (peur du gras ou du sel, croyances alimentaires erronées, etc.)
Il est recommandé de consulter en prévention si :
Oui ! La prévention repose sur :
Une surveillance régulière du poids
Au moins 1 fois par mois, dans les mêmes conditions
Le maintien d’une alimentation variée et enrichie si besoin
Pour plus d’information sur l’enrichissement, consultez-notre article
La dénutrition est un trouble nutritionnel sérieux, souvent silencieux, qui peut avoir de lourdes conséquences sur la santé, en particulier chez les séniors.
Elle ne se limite pas à une simple perte de poids : elle affaiblit le corps, ralentit la récupération, augmente le risque de complications médicales et altère la qualité de vie. En étant attentif aux premiers signes, en osant en parler et en sollicitant un accompagnement adapté, il est tout à fait possible d’agir efficacement et de retrouver un état nutritionnel satisfaisant.
Entourage, proches, aidants : votre vigilance peut faire toute la différence.
Vous avez un doute pour vous ou l’un de vos proches ? Vous pouvez demander conseil à nos diététiciens nutritionnistes ici.
La plupart des mutuelles remboursent nos consultations diététiques, pensez à vous renseigner auprès de la vôtre ou celle de votre proche.
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