
L’insulinorésistance ou résistance à l’insuline
L'insulinorésistance est un trouble métabolique avec des conséquences graves. Retrouvez dans cet article toutes les infos sur la résistance à l'insuline.
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Par Océane Terrisse
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La prise en charge de la résistance à l'insuline ou l’insulinorésistance (IR) repose, en première intention, sur une modification du mode de vie, notamment par l'adoption d'une alimentation équilibrée et l'augmentation de l'activité physique. L'objectif principal est de restaurer la sensibilité à l’insuline, prévenir l’évolution vers le diabète de type 2 et réduire les risques de complications. Si ces changements de mode de vie ne suffisent pas à contrôler l'IR, des traitements médicamenteux peuvent être envisagés en seconde intention.
L'index glycémique mesure la vitesse à laquelle un aliment augmente la glycémie après son ingestion. Les aliments à IG bas sont généralement des aliments non transformés et riches en fibres, comme les légumes, les légumineuses, et les céréales complètes (comme l'avoine ou le riz brun), qui provoquent une élévation progressive de la glycémie. Par exemple, une portion de pain complet ou de lentilles aura un IG plus bas qu’un pain blanc ou des pâtes raffinées.
Il est souvent plus intéressant de se fier à la charge glycémique plutôt qu’à l’index glycémique (IG) seul, car elle prend en compte non seulement la rapidité avec laquelle un aliment augmente la glycémie (son IG), mais aussi la quantité de glucides qu’il contient dans une portion. Cela permet d'avoir une vision plus réaliste de l'impact des repas.
Il n’y a pas de régime à suivre en cas de résistance à l'insuline, mais certaines recommandations basées sur un équilibre alimentaire permettent de mieux contrôler la glycémie et d’améliorer la sensibilité à l’insuline. Ces recommandations reprennent notamment certains principes de l'alimentation méditerranéenne.
Limiter les produits sucrés :
Comme les bonbons, les boissons sucrées, les pâtisseries...
Augmenter les fibres :
Consommer davantage de légumes, de fruits, de céréales complètes et de légumineuses.
Favoriser les matières grasses de bonne qualité :
Privilégier les acides gras insaturés, présents dans les huiles végétales, les avocats, les noix et les poissons gras.
Portions contrôlées :
Adopter des portions adaptées, sans excès, permet de répondre aux besoins nutritionnels tout en prévenant la prise de poids excessive.
Il est recommandé de consommer des repas équilibrés en associant :
Cette combinaison permet de limiter les pics de glycémie après les repas. En effet, les protéines et les matières grasses ralentissent la digestion et l’absorption des glucides, évitant ainsi une élévation trop rapide de la glycémie. Les fibres présentes dans les légumes ralentissent également l'absorption du glucose. Elles agissent en formant un gel visqueux dans l’estomac, qui enveloppe partiellement les glucides. Ce gel ralentit le passage du glucose dans le sang, ce qui permet de maintenir une élévation plus progressive et contrôlée de la glycémie après les repas. Ce mécanisme est crucial pour éviter des pics glycémiques rapides et ainsi améliorer la sensibilité à l'insuline.
Exemple :
Un plat de pâtes blanches seul va provoquer une montée rapide de la glycémie (IG élevé), mais si ce même plat de pâtes est accompagné de sauce tomate avec des légumes, de viande hachée et un peu de fromage râpé, la présence de graisses, de protéines et de fibres ralentira la digestion et l’absorption des glucides. Cela peut réduire la charge glycémique du repas.
Il est déconseillé de consommer des produits sucrés en prise isolée, c'est-à-dire à jeun ou en dehors des repas, car comme expliqué précédemment, lorsque l'estomac est vide, il n'y a pas de fibres, de matières grasses ou de protéines pour ralentir l'absorption des glucides. Cela peut donc entraîner une élévation rapide de la glycémie. Il est donc préférable de consommer des produits sucrés à la fin d'un repas équilibré ou en collation, où ils peuvent être associés à des aliments riches en fibres, en protéines ou en graisses.
En résumé, pour gérer efficacement la glycémie, il est important de non seulement choisir des aliments à IG bas, mais aussi de tenir compte de la charge glycémique des repas, en équilibrant les glucides et les autres nutriments pour mieux contrôler la résistance à l'insuline.
La pratique régulière d’une activité physique joue un rôle central dans la stabilisation du poids et l’amélioration de la sensibilité à l’insuline. En maintenant une masse musculaire active, l’exercice augmente le débit sanguin et stimule les fibres musculaires sensibles à l’insuline, favorisant ainsi une meilleure absorption du glucose.
En complément, la musculation (entraînement en résistance) est particulièrement bénéfique : il aide à développer la masse musculaire, ce qui participe à une meilleure gestion de la glycémie et à un contrôle durable du poids.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande au moins 150 minutes d’activité modérée (comme la marche rapide, le vélo ou la natation) ou au moins 75 minutes d’activité intense (comme la course à pied, le cyclisme rapide ou en montée et la natation intensive), ou une combinaison équivalente d’activités d’intensité modérée et soutenue.
Lorsque les modifications du mode de vie ne suffisent pas ou lorsque l'insulinorésistance est déjà avancée, des traitements médicamenteux peuvent être envisagés.
Le médicament de référence dans la gestion de l'insulinorésistance est la metformine particulièrement en cas de risque élevé de diabète de type 2. La metformine agit principalement en réduisant la production hépatique de glucose et en améliorant la sensibilité des tissus à l'insuline.
Un suivi médical régulier est indispensable pour ajuster la prise en charge en fonction des progrès réalisés et des risques de complications. Ce suivi inclut des évaluations régulières de la glycémie, un suivi du poids, de la tension artérielle et du taux de lipides sanguins.
En cas de complications, telles que l'hypertension, la dyslipidémie ou un diabète de type 2, une prise en charge spécifique de ces pathologies associées doit être mise en place pour limiter les risques cardiovasculaires et d'autres complications graves.
Déceler et traiter l’insulino-résistance et ses conséquences - FMC-HGE (Formation Médicale Continue en Hépato-Gastro-Entérologie)
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