Par Océane Terrisse
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Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est l’un des troubles hormonaux les plus courants chez les femmes en âge de procréer. Il concerne environ 1 femme sur 10, et ses manifestations métaboliques sont fréquentes.
Environ la moitié des femmes atteintes présentent une prise de poids et/ou une obésité difficile à gérer, tandis que 3 femmes sur 5 développent un syndrome métabolique.
Toutefois, ce n’est pas systématique : certaines patientes peuvent au contraire souffrir d’une perte de poids involontaire difficile à stabiliser.
Plusieurs mécanismes physiopathologiques expliquent la tendance à la prise de poids chez certaines femmes atteintes du SOPK :
L'insulinorésistance est une caractéristique centrale du SOPK, observée chez une proportion significative de ces patientes, en particulier celles présentant un excès de poids.
Cette réduction de la sensibilité à l’insuline favorise le stockage des graisses, en particulier au niveau abdominal, et conduit à une hyperinsulinémie. Cette dernière stimule à son tour la production d’androgènes par les ovaires, renforçant ainsi l’hyperandrogénie, un facteur aggravant du SOPK.
L’hyperandrogénie, caractérisée par une élévation anormale des hormones androgènes comme la testostérone, contribue également à la prise de poids et à sa répartition. Elle favorise le stockage des graisses au niveau abdominal (graisse viscérale) et peut également influencer les mécanismes de régulation de l’appétit, en perturbant les signaux de satiété.
Par ailleurs, l’hyperandrogénie favorise la résistance à l’insuline, participant à l’installation d’un cercle vicieux : l’insulinorésistance aggrave l’hyperandrogénie, et vice versa, rendant la gestion du poids et des symptômes du SOPK encore plus difficile.
La fatigue et le stress chronique peuvent accentuer les déséquilibres hormonaux, notamment l’excès de cortisol, et perturber davantage les signaux de faim et de satiété, contribuant ainsi aux prises alimentaires impulsives ou désorganisées.
Selon une revue de 38 études publiée en 2024, les femmes atteintes du SOPK présentent une prévalence nettement plus élevée de troubles du comportement alimentaire, en particulier la boulimie et l’hyperphagie boulimique. Ce lien est attribué à des causes multiples : hyperandrogénie, résistance à l’insuline, surpoids, insatisfaction corporelle et pression psychosociale et stress émotionnel.
L’étude recommande un dépistage systématique des TCA dans cette population.
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Le surpoids peut aggraver de nombreux symptômes du SOPK : cycles menstruels irréguliers, troubles de la fertilité, risque de diabète de type 2, troubles cardiovasculaires, fatigue chronique et détresse psychologique. Il renforce aussi la résistance à l’insuline et l’hyperandrogénie, créant un cercle vicieux difficile à briser.
Une alimentation hypocalorique seule ne suffit souvent pas à améliorer la gestion du poids. Ce syndrome étant avant tout hormonal et métabolique, il nécessite une prise en charge globale et multidisciplinaire.
Même en réduisant les apports caloriques, certaines femmes n'observent aucune amélioration si les déséquilibres hormonaux ne sont pas pris en compte. La régulation de l'insuline, la gestion du stress, l’équilibre des hormones sexuelles, la qualité du sommeil, l’activité physique adaptée et le soutien psychologique sont autant d'éléments sur lesquels agir pour permettre une gestion du poids durable, tout en évitant les effets yo-yo ou les frustrations liées aux régimes restrictifs.
L’activité physique est un pilier essentiel dans la gestion du SOPK. Il est recommandé de pratiquer :
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Pour favoriser une perte de poids modeste et prévenir la reprise de poids, il est conseillé de pratiquer :
En cas d’obésité sévère et résistante aux approches classiques, la chirurgie bariatrique (sleeve, bypass...) peut être envisagée. Elle permet souvent une amélioration des paramètres métaboliques, hormonaux, des cycles menstruels, et de la fertilité. C’est une solution lourde, qui nécessite un accompagnement médical, nutritionnel et psychologique sur le long terme.
Le SOPK est un trouble hormonal complexe qui peut compliquer la gestion du poids. Une prise en charge globale, alliant régulation hormonale, activité physique adaptée et soutien psychologique, est essentielle pour une gestion du poids durable et l’amélioration des symptômes. Cependant, chaque femme atteinte du SOPK est différente : il n’existe pas de prise en charge universelle. L’accompagnement doit donc être personnalisé en fonction des symptômes, du profil hormonal, du mode de vie et des éventuels problèmes de santé associés.
Sources principales :
Recommandations internationales sur la prise en charge du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) - 2023
Gautam, Rohit, et al. "The Role of Lifestyle Interventions in PCOS Management: A Systematic Review." Nutrients, vol. 17, no. 2, 2025, article 310
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