Aider un résident à sortir de la spirale de la dénutrition

La dénutrition est un fléau pour les personnes âgées, il est important de la prévenir. Malheureusement dans certains cas les résidents d’EHPAD ou les proches âgés sont déjà dans un état déjà avancé de dénutrition. Il faut alors agir pour sortir de ce que l’on nomme la spirale de la dénutrition. 

Cet état s’installe initialement par une perte de poids (et d’IMC) ainsi qu’une diminution des protéines. Le corps devient alors incapable de lutter efficacement contre les infections. Le résident a de plus en plus d’infections (respiratoires, urinaires, …). Il s’affaiblit peu à peu, ce qui augmente ses risques de chutes puis d’immobilisation. Cette phase s’accompagne régulièrement d’escarres. S’ensuit alors un état grabataire. 

La spirale de la dénutrition est cet enchainement malheureux, véritable pente glissante vers une dépendance forte.

Afin de lutter contre la dénutrition il est important que le résident ait un apport suffisant en nutriments et plus particulièrement en protéines. On peut appliquer plusieurs stratégies de prise en charge recommandées par la HAS. L’objectif principal est de briser le cycle et de stabiliser le poids.

La dénutrition engendre plusieurs complications, qui s'aggravent avec le temps: c'est la spirale de la dénutrition

Éviter la spirale de la dénutrition en assurant un apport nutritionnel suffisant

Il peut y avoir plusieurs raisons pour lesquelles le résident voit ses consommations alimentaires baisser :

  • une prothèse dentaire mal adaptée
  • une infection passagère
  • des mycoses buccales
  • une dépression, un isolement
  • et d’autres encore. Parcourez tous nos articles sur la prise en charge nutrition pour avoir une idée plus exhaustive.

Trouver cette raison permet de mettre en place une solution adaptée. De manière générale, plus vite l’entrée dans la spirale sera repérée et les raisons identifiées, plus efficace et aisée sera la prise en charge.

Lors d’une identification rapide des facteurs de baisse de consommation, il est possible d’arriver à un retour des consommations alimentaires suffisantes et à renverser la spirale de la dénutrition. Parmi les techniques employées, adapter la texture ou fractionner les repas facilitent la prise alimentaire. Cette étape n’est pas aisée, et l’accompagnement d’un professionnel peut s’avérer indispensable.

Toutefois, cette prise en charge peut ne pas s’avérer fructueuse. C’est le cas lorsque l’intervention est tardive, ou le cas complexe. On passe alors à l’étape suivante : l’enrichissement de l’alimentation.

Sortir de la spirale de la dénutrition en enrichissant l’alimentation

L’enrichissement de l’alimentation est la deuxième étape de la prise en charge pour lutter contre la dénutrition. Avec l’enrichissement, on inclut certains ingrédients dans les repas de la personne. On apporte ainsi, avec une moindre consommation, les quantités en calories et en protéines correspondant à ses besoins.

Cette prise en charge nécessite d’identifier les plats consommés en plus grande quantité. Il s’agit souvent des soupes, des yaourts ou encore de la purée. L’enrichissement consiste alors à y ajouter l’ingrédient adapté. A titre d’exemple, on pourra ajouter dans la soupe de la crème fraîche, un jaune d’œuf ou du fromage râpé. Ou alors, l’on pourra privilégier du poisson voirie jambon mixé, toujours dans la soupe. Le yaourt et la purée, quant à eux,se prêtent bien à la poudre de protéine. Retrouvez ici quelques idées de recettes enrichies.

Cette prise en charge est efficace à condition que les apports alimentaires spontanés soient déjà suffisants. Un professionnel de la nutrition est apte à en juger lors d’un bilan nutritionnel. Des apports spontanés suffisants permettront aux ingrédients ajoutés de jouer leur rôle de « supplément ». Mais si cela ne couvre toujours pas les besoins, l’on passera à l’étape suivante de la prise en charge : les compléments nutritionnels oraux.

Introduire les compléments nutritionnels oraux

Lorsque le résident est déjà bien avancé dans la spirale de la dénutrition, le médecin peut prescrire les compléments nutritionnels oraux. Les CNO (parfois simplement appelés compléments alimentaires) apportent par portion une quantité importante de calories. Certains sont également hyper protéinés.

On les propose en collation ; avec au moins 2h d’écart avec le repas. Ils interviennent parfois en complément des repas. Leur utilisation doit être confiée à un professionnel.

Différentes textures et goûts existent, il faut donc choisir le type de complément nutritionnel adapté. Pour plus d’information, consultez notre article sur les compléments alimentaire protéinés pour personne âgée.

Si les compléments nutritionnels oraux ne sont toujours pas suffisants, il reste une dernière étape : la nutrition artificielle.

La nutrition entérale

La nutrition entérale est la dernière étape de la prise en charge contre la dénutrition. Elle est particulièrement adaptée aux résidents en situation de dénutrition sévère ayant une consommation alimentaire très faible. Les résidents ayant des troubles de la déglutition trop contraignants peuvent aussi en bénéficier.

Cette prise en charge nécessite l’intervention du médecin. Elle n’est possible que si elle est réellement adaptée et acceptée par le résident. Un résident dément risque par exemple de retirer sa sonde. Elle n’est pas non plus utile en fin de vie. Cette méthode demeure un dernier recours.

Comment agir pour une bonne nutrition ?

L’alimentation des personnes âgées est primordiale pour leur santé. Vous trouverez sur notre blog tous les conseils en lien avec cet article. N’hésitez pas à le consulter, cela peut vous permettre d’aider vos proches ou vos patients à lutter contre la dénutrition en éliminant certains facteurs de risques ou en mettant en place des stratégies nutritionnelles.

Vous avez un doute pour vous ou l’un de vos proches ? Lisez notre article sur le repérage de la dénutrition, ou mieux : contactez-nous !

Un de nos professionnels diététicien spécialisé dans la prise en charge nutritionnelle des personnes âgées vous rappellera gratuitement sous 48 heures. Il établira avec vous, en quelques minutes, si un accompagnement est nécessaire.